Clair-obscur

Le 22 août 1921

Que de ressentiments contre la fatalité ! Que de colère en moi ! Frustration d’une quête qui n’aboutit guère avec l’impression de me noyer dans les profondeurs de ces archives. Je finirai par devenir allergique à tous ces vélins qui me sont donnés à lire, là où l’inaction m’achèvera !

J’ai le sentiment d’avoir tout quitté pour un mirage. Qu’espérais-je au fond ? Des réponses ? Un miracle en retrouvant la trace d’une mère absente depuis si longtemps que ses traits n’en sont que plus flous dans ma mémoire ?

Tout quitté… Un père qui traîne sa peine tel un fardeau, et un fiancé qui n’attend plus que ma présence pour sceller nos vœux dans une charmante chapelle. Parfois, il me vient à l’esprit que ce voyage est une fuite en avant. Sans doute des idioties et autant de sombres pensées proches du désespoir ; ou de cette sournoise et latente culpabilité qui s’en vient comme les fantômes des noëls passés, présents, et à venir.

Qu’ai-je donc à prouver ? Ma si noble persévérance ne ramènera probablement pas cette femme qui m’a enfanté, ni n’ôtera l’invisible linceul de tristesse enveloppant Père…

Sans doute rirai-je demain d’avoir écrit ces quelques lignes grossières et pitoyables.

Laisser un commentaire